Bonjour,

Est-ce mon parcours d’enseignant, ses méandres, qui m’ont mené à l’écriture ?

Probablement car ce fut mon premier contact avec les ateliers. D’abord assistant dans une école de la banlieue de Londres, j’eus l’occasion de rencontrer un auteur dramatique écossais, puis un peu plus tard un poète irlandais. Je me suis ensuite essayé au slam et ai participé à quelques sessions, notamment au Café des Sarrasins à Lille où je vis depuis plus de trente ans.

Mon objectif ?

Partager mon vif intérêt pour les problématiques sociales, sociétales et environnementales, donc politiques tout en distrayant mes lecteurs par des histoires où se mêlent faits empruntés à l’actualité tout en y mêlant le fantastique, des références à l’art et à la musique, au rock en particulier.

Mes ouvrages

https://www.atramenta.net/lire/le-voyage-de-quincey-harker/96642

Le Voyage de Quincey Harker, je republie en ebook gratuit.

Maryline ne supporte plus le lean management à la poste. Le jour suivant le suicide d'une collègue et amie, elle est si bouleversée qu'elle est victime d'un accident de la route mortel. Au cours de son coma, elle quitte son corps, découvre des dimensions insoupsçonnées puis reviens à elle, chargée d'une importante mission.

Lien de téléchargement: https://www.atramenta.net/ebooks/maryline-de-postiere-en-pirate--episode-1/1184

Peintures et Dessins

Poésies et Slam

Oubliés du monde, Axelle Canet

“Nous traversons les aubes sans lendemains jour après jour.

Nous marchons à travers des villes en sang, des villes en feu.

A chaque coin de rue, nous ramassons les cadavres De nos frères et de nos sœurs.

Nous combattons pourtant, fiers de lutter Pour des oasis de vie.

Nous avons sauvé, un instant,

Les occidentaux, de leur pire cauchemar. Mais au hasard de la malchance, soudain, Un de nous se fait happer par la mort. Irrémédiablement.

Qu’attendent-elles ces sociétés riches

Pour prendre les armes

Et voler à notre secours ?

Nous sommes les oubliés de l’Europe.

Les oubliés du monde.

Comment affronter le regard voilé de désillusion De ces fantômes ?

Ces errants, ces révoltés, ces déplacés

Qui nous ont aidé tant et tant

Réduisant la menace terroriste à n’être plus qu’une ombre, Nous les laissons mourir.

Que vienne l’eau du ciel laver les meurtrissures de ce peuple.

Que vienne le soleil brûlant leur apporter l’espoir D’un jour meilleur.

Que viennent les occidentaux, armés jusqu’aux dents, Défendre leurs frères d’Orient.

A la rose des sables qui bénit de sa beauté, La souffrance de ces esseulés.

Joignons nos voix afin qu’elles soient entendues

Dans l’univers

Et que résonne très loin dans la voile lactée,

La complainte des oubliés du monde. “

Texte d’Axelle Cannet

" Un chêne, un hêtre, un peuplier

aux milliers de ramifications.

Un arbre connecté au cosmos

comme d'autres sont connectés au monde virtuel.

Enfant du rock, du blues, du classique,

La musique est son alphabet, chanter sa grammaire.

Un sang indien bat sûrement dans ses veines

Du plus lointain des âges.

Sa transe quand elle exulte sur scène

Nous emporte dans un mouvement

De grâce et de souffle dernier.

Il nous transmet sa vision des mondes qui

En lui se créent.

Sa voix toujours nous habite

Incantatoire, profonde, intense.

Sa prose toujours nous hante

Intuitive, prémonitoire, transcendantale.

Des fulgurances de lumière, des poussières d'ombre  

Nous restent de son passage dans nos vies

Telle une comète dans la voile lactée."

Jean Claude Petit

 

Gibraltar

“Fatigué,

Effrayé,

Emmuré,

Tabassé,

Menotté,

A corps fouillé,

Humilié;

En Europe arrivé,

Sans papiers

Ma ville j'ai quitté,

Dans le désert j'ai marché,

La mer traversé.

Au loin Gibraltar

Tes lumières,

Regardé 

J'ai regardé tes lumières Et j'ai pensé:

Cette nuit, la liberté;

Mais sur moi Gibraltar Ta porte s'est refermée,

Verrouillée.

Hier, je t'ai rêvée; aujourd'hui, regardée;

Et toi Gibraltar 

Tu m'as lockoutée:

Je suis sans papiers

Ma ville

Longtemps j'ai traversé ma ville, 

Aujourd'hui, elle me traverse,

Comme à l'envers,

A la renverse.

C'est la nuit,

Dehors

Ceux qui courent, qui meurent, qui crient;

Par une fenêtre ouverte,

De la lumière qui luit,

Et la voix de Billie.

Fumée de l'usine,

Nuit noire, 

Fumée grise, fumée grise

Et rouge,

Rouge, comme les briques,

Rouge, comme un baiser.

Comme coule l'acier rouge

Elle bouge,

La Banlieue Rouge.

Sur les barricades,

Rouge comme un étrange fruit

De briques et de grilles,

Il flotte

Le Drapeau Rouge.

Cantat

Un nom fait pour chanter

Personne ne peut t’en empêcher

Ni nous d’écouter

ton chant Alors

chante, Bertrand.

Comme « La Petite Cantate »

Que chantait Barbara

La Dame en Noir

Noir

comme

le désir

De L’Aigle Noir.

« Le Noir est couleur de lumière »

Elle chantait ça

Barbara Et ça

comme toi Bertrand Cantat

J’y crois.

Le rouge, le noir nous éclairent

Mais il n’y a pas

D’Oiseau Roi à Gaza

A Gaza les faucons ont lâché une fumée noire

Sur le désert

Et sur les gens.

Et j’en suis sûr

Ça t’écœure comme moi

Bertrand Cantat

Je regarde ça 

Et je pense à toi On a besoin de toi

On a besoin de ta voix.

Je pense à

toi, à Barbara

Et je pense

bien sûr

aussi A

Prévert :

« Quelle connerie, la guerre »

La Caverne

Qui sont les prisonniers de la caverne de Platon ? Des gens ordinaires qui doivent apprendre et pour cela souffrir ? Qui est dehors ? Qui est dedans ? Qui apprend la vérité à qui ? Et si la caverne était un palais ?

Celui de l’Elysée ?

Est-on libre et savant parce qu’on habite l’Élysée ? Qu’il suffit de traverser la rue pour avoir ... Avoir quoi ? Un boulot ? Pour vivre ou tout simplement survivre ? Et on voit quoi des fenêtres de l’Élysée ? La vie, la vraie ou juste des illusions, des ombres ? Une illusion de la réalité ? 

Sortir de la caverne-palais, accompagné ou poussé, tiré dans le grand bain ? Le quotidien, putain ça craint. 

Dans ce palais vit un roi, un président, qu’importe, on ne sait pas vraiment. Il n’est pas prisonnier mais il a voulu y entrer et il n’aime pas en sortir. Dans son palais il n’y a pas d’ombres projetées sur un mur ; il y a un mur d’écrans qui scintillent, lui montrent des images du monde: cours de la bourse, du CAC 40 et du Dow Jones; des chaînes télévision qui chantent ses louanges alors il en sait, il en voit assez pour décider. Sur les écrans il voit ceux qui réussissent et d’un clic de souris il fait disparaître ceux qui ne sont rien, pauvres illettrés fainéants, bande Gaulois récalcitrants, ignorants, feignants, oui mais sacrés fouteurs de bordel pourtant. Voilà maintenant notre sire président obligé de regarder dehors, tellement les manants font de boucan ; et puis il forment une masse d’un jaune éblouissant. Ils lui crient “Manu descends”; c’est ici, en bas qu’est la vérité, pas sur tes écrans. Viens rencontrer les vrais gens, pas juste le 1% que tu aimes tant et qui te sourit sur tes écrans.

On peut aussi conter cette histoire sur le mode Matrix : quelle pilule choisir ? La bleue, la rouge ou la jaune? Plutôt la bleue ; on garde le cap, on ne change rien ; bleue comme la couleur des rois, ça c’est bien. Sa majesté ne veut pas de la jaune, il veut la bleue, mais il n’est pas roi, il n’est que président ; alors il prend la rouge et Marianne lui dit : “Suis le lapin blanc, laisse le te mener sur les Champs.” Et souviens-toi aussi “ that People, have the power To redeeem The work of fools”

à propos du livre de Mademoiselle Mélina, “La révolte des démunis”, publié chez Atramenta

Ce livre raconte l’histoire d’une invisible qui s’emploie à être audible. Le parcours de l’héroïne, le style rugueux de l’auteure arrachent le lecteur à son confort personnel pour le plonger dans la vie d’une femme SDF attachante, sensible, fragile derrière son parler abrupt. Ces vingt pages d’une densité extrême embrassent l’ensemble des problèmes actuels, montrant les inégalités à leur paroxysme, braquant les projecteurs sur la cruauté et l’hypocrisie d’une monde dominé par l’argent, shooté à la consommation, aveuglé par les objets, des fétiches dirait Karl Marx, où l’on existe avant tout par son statut social, où la peur de le perdre pousse certains dans les bras du RHaine. Si le livre s’ouvre sur une chanson de Johnny, les dernières pages rappellent plutôt « Jour de Clarté » du grand Graeme Alwright. Un avertissement pour l’avenir ?